Vik, un chatbot pour les victimes de cancer du sein

09 | 18

Actus Techno

Vik, un chatbot pour les victimes de cancer du sein


Le recours aux technologies du machine learning et plus précisément du deep learning donne naissance à de plus en plus d’agents conversationnels permettant d’assister les utilisateurs face à différentes difficultés rencontrées au quotidien. Dans le domaine de l’e-santé, ce type de chatbot est encore peu répandu mais certains projets rencontrent déjà une forte adhésion des patients. C’est particulièrement le cas de Vik, chabot conçu pour accompagner les femmes dans leur lutte contre le cancer du sein. La société Wefight, à l’origine du projet, entend intervenir sur d’autres maladies chroniques pour décupler son potentiel d’accompagnement.




UN CHATBOT POUR ACCOMPAGNER LES PATIENTS


Les maladies chroniques nécessitent un accompagnement que le médecin ne peut à lui-seul assurer en permanence. Régulièrement, les patients se retrouvent démunis et sans réponse face à certaines questions et doivent attendre leur prochaine consultation. Le soutien psychologique ne peut, lui non plus, être pleinement assuré par un médecin qui ne voit son patient qu’occasionnellement. Par défaut, ce rôle repose donc sur les épaules de l’entourage. Mais l’accompagnement de patients chroniques ou atteints de maladies graves est particulièrement lourd et nécessite une attention de tous les instants, parfois très difficile à appréhender pour les proches.


Le chatbot Vik entend répondre à ces différents problèmes en répondant aux questions des patients atteints de maladies chroniques. A toute heure, ces derniers peuvent l’interroger et lui poser tout type de questions liées à leur traitement, ses effets secondaires, mais aussi des sujets plus larges comme les restrictions alimentaires, ou des sujets plus tabous comme l’impact de la maladie sur leur sexualité. Vik permet un accès à une information claire, précise et de qualité, pour offrir un réel accompagnement aux patients jusqu’ici noyés dans la masse d’informations des forums ou sites de santé plus ou moins fiables.


Benoît Brouard, CEO de la société Wefight à l’origine du chatbot Vik, est un ancien pharmacien hospitalier et a consacré sa thèse au rôle du numérique dans l’accompagnement des malades chroniques. La société Wefight est actuellement domiciliée à Montpellier et propose une première version de Vik focalisée sur le cancer du sein. Cette version est déjà téléchargée par plus de 4000 utilisatrices. La start-up prévoit pour octobre 2018 le lancement d’un complément sur le cancer du sein métastatique, qui requiert d’avantage d’accompagnement. De nouveaux agents conversationnels sont également prévus pour aider les patients atteints de dépression et d’asthme d’ici la fin de l’année 2018.


LES TECHNOLOGIES UTILISEES


Le chatbot Vik fait appel aux technologies du langage naturel et du machine learning pour contextualiser ses réponses et s’améliorer à chaque utilisation. Celui-ci est directement intégré dans les applications de messagerie instantanée pour une meilleure facilité d’utilisation.


L’accompagnement médical exige l’élaboration d’une base de données spécialisée permettant de répondre avec justesse aux différentes questions du patient sur son traitement, ses effets secondaires ou encore ses symptômes. Cette base de données a fait l’objet d’un travail de professionnels de la santé qualifiés depuis plus d’un an.


Le carnet de suivi permet de noter l’observance des traitements et de rappeler à sa patiente de prendre ses médicaments, enregistrer les effets secondaires, les exporter en pdf et les partager les informations avec le médecin traitant, pour garantir un meilleur partage d’informations entre cancérologues et généralistes. Le suivi patient, quant à lui, fait toujours l’objet d’un POC (proof of concept) avec les hôpitaux afin d’affiner au maximum l’accompagnement du chatbot.


L’E-SANTE, UN BUSINESS DELICAT


On peut se demander comment Wefight parviendra à maintenir un business model soutenable sans avoir à faire payer les utilisateurs. D’un point de vue éthique, il est en effet délicat de faire payer un tel service aux patients, et les dirigeants de la société n’envisagent d’ailleurs aucunement cette solution.

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